Almost Best Friends - Just An Other Love Story ~~ by Kaleigh

~~~ Voici le prologue et le premier chapitre de mon histoire ! Actuellement, j'entame ma 90ème page, donc vous allez devoir me supporter pendant un moment !
Les personnages sont fictifs, l'intrigue est originale bien que j'ai été inspirée de séries, de films ou encore de livres.
Je serai ravie de recueillir vos commentaires ou vos critiques tant qu'elles sont constructives !
Je vous souhaite une excellente lecture ! Kiss "





Le camion de déménagement était garé depuis plus d’une demie heure, à cheval sur le trottoir de Northfolk Road, dans la petite ville de Spring Lake. Un soleil de plomb dominait le ciel turquoise de ce bel après-midi de juillet. Les deux malabars qui déchargeaient le véhicule, transpirant et ahanant, n’avaient pas remarqué la petite fille assise sur la troisième marche de l’escalier menant à la maison voisine, qui les observait avec des gros yeux ronds plein de curiosité. Kaleigh May, huit ans, était hypnotisée par les allers et venus des deux hommes tatoués, la paille de sa citronnade dans la bouche. Une heure plus tôt, elle était encore en train de jouer sur la balançoire avec son père, qui la poussait tout en chantant à tue tête une de ses nombreuses comptines qu’elle avait apprises à l’école et que sur la lancée, elle lui avait demandé d’apprendre aussi par cœur. Elle se souvenait qu’à ce moment là, elle riait si fort que l’écho semblait résonner au-delà de Spring Lake, jusque Lake View ou encore le New Jersey, là ou Maman l’emmenait de temps en temps lorsqu’elles allaient rendre visite à une vieille tante malade qui n’avait plus toute sa tête. Son petit rire joyeux avait brusquement cessé lorsque son père avait attrapé les deux cordes de la balançoire et était tombé à genoux, la tête dans les mains. Elle avait sauté de la petite planche en bois et s’était approchée timidement de son père qui ne bougeait pas, les yeux clos, une grimace de douleur sur le visage. Et sans perdre de temps, elle avait accouru dans la maison, avait appelé sa mère en hurlant, la faisant émerger de la cuisine, une tasse de thé dans la main. En voyant les yeux pleins de terreur de sa fille, elle avait lâché la tasse qui s’était brisée au sol en milliers de morceaux et s’était précipitée dans le jardin pour retrouver son mari allongé, respirant faiblement.
Le temps de prévenir la voisine située de l’autre coté de la rue, Mme Donahue, afin qu’elle garde un œil sur la petite fille, ils avaient ensuite disparu dans une camionnette blanche, toutes sirènes hurlantes.
Kaleigh était encore trop jeune pour saisir la gravité de la situation et avec l’innocence de ses huit ans, elle avait fait un scandale à sa mère lorsque cette dernière lui avait annoncé que Mme Donahue s’occuperait d’elle pendant son absence. C’est en pleurs, des sanglots plein la gorge, qu’elle avait regardé sa mère monter dans le véhicule et s’éloigner le long de la rue jusqu’à ne devenir qu’un petit point dans l’horizon.
Mme Donahue était une personne âgée, à la retraite depuis aussi longtemps que Kaleigh se souvienne. Elle avait un chat - Mr Smith - qui crachait à la moindre occasion, surtout à la vue de la petite fille qui lui faisait des grimaces lorsque la vieille dame avait le dos tourné.
Ce jour là, Mme Donahue avait refermé la porte, après s’être assurée que la camionnette avait disparue de son champ de vision et s’était assise sur le canapé en cuir moelleux du joli salon de Mme May, ne tardant pas à s’endormir paisiblement. Kaleigh l’avait regardé sombrer dans les bras de Morphée, ennuyée et en colère que sa maman ne l’ait pas emmenée avec elle et Papa et à pas de loup, elle avait saisie la poignée du battant et l’avait ouverte, priant pour que le véhicule fasse demi-tour et revienne la chercher.
Les déménageurs portaient à présent une immense armoire blanche à bout de bras et lentement, entreprenaient le trajet jusqu’à la véranda de la maison voisine, donc les fenêtres étaient ouvertes.
Un garçon venait de faire son apparition, une casquette de baseball sur la tête, mâchonnant bruyamment un chewing-gum. Il s’approcha fièrement des deux malabars qui ne lui adressèrent pas le moindre regard et leur emboîtait le pas, une bulle rose au bout des lèvres. Les mains dans les poches, il suivit les déménageurs le long de l’allée, fit éclater la bulle qu’il remit dans sa bouche et demanda d’une voix forte :
- Hey m’sieur ! Vous voulez un coup de main ?! Je peux vous aider ! Je suis costaud je peux tout porter !
Le plus grands des deux, un bouc blond sur le menton, le crâne rasé, daigna jeter un œil dans sa direction avant de relever la tête, pour se concentrer dans sa lourde tache.
- M'sieur! J’vous parle ! Allez, donnez-moi un truc à faire, j’m’ennuie à mourir dans ce trou paumé ! continua le garçon, la tête dans les épaules
- Dégage morveux ! Tu vois pas qu’on bosse ! lança le second, plus petit, une queue de cheval balayant son dos musculeux. Manquerait plus que tu te casses un bras ! Tes vieux nous colleraient un procès !
Kaleigh suivait la scène des yeux, stupéfaite par un tel culot et ne put s’empêcher d’éclater de rire, éveillant l’attention du garçon qui se tourna vers elle, visiblement en colère et honteux.
- T’es qui toi ? Pourquoi tu rigoles !
Elle mit une main devant sa bouche, rougissante et hocha la tête un peu trop vigoureusement. Trop tard, il l’avait pris en flagrant délit.
- J’ris pas ! dit-elle timidement, une boucle châtain retombant sur son front.
- Si j’t’ai vu !
Il s’approcha vivement d’elle, oubliant les déménageurs qui soupirèrent de soulagement à l’unisson et se planta devant la petite fille, les bras croisés.
- Qui t’es ? demanda-t-il, tentant de paraître méchant, en vain. « T’es ma nouvelle voisine ? »
Elle acquiesça, posant son verre sur le sol et se leva, pour se mettre à sa hauteur.
- Tu viens vivre ici ? A Spring Lake ?
- Sans blague ! Ca se voit pas ?
Elle ne répondit pas, les lèvres tremblantes et renifla bruyamment. Le garçon laissa retomber ses bras le long de son corps, gêné d’avoir provoqué une telle réaction et chercha comment détourner la conversation sans la faire pleurer.
- C’est bien comme ville Spring Lake ? Y’a des terrains de sports ? Un centre commercial ? Une équipe de base-ball ?!
- Oui ! On en a une !
- Quoi, d’équipe ?
- Oui ! Papa dit qu’elle est super ! Ils doivent participer au championnat régional cette année !
- Cool ! Bah il est pas si pourri que ça ce trou paumé !
- Pas du tout ! On s’amuse bien ! Tu vas voir, tu vas pas t’ennuyer !
Le garçon sourit à pleine dent et tendit sa main à la petite fille qui le regarda, perplexe.
- Je m’appelle Hayden. Hayden Goodwin.
Elle pris la main dans la sienne et la secoua, radieuse.
- Moi c’est Kaleigh May !






Plongée dans un recueil de poésie anglaise du 18ème siècle, particulièrement pompeux, Kaleigh May piquait allègrement du nez. Ses lunettes à double foyer glissaient lentement mais sûrement de son visage et menaçaient de tomber sur le livre soporifique. Les paupières lourdes, elle ne distinguait que quelques lignes floues et illisibles sur la page qu’elle tentait de déchiffrer depuis le début de l’après midi et qui avait fini par avoir raison de sa détermination.

Un petit soupir de satisfaction s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle s’abandonnait tranquillement à une douce torpeur ... Mais c’était sans compter son maudit téléphone portable qui se mit à sonner gaiement dans la poche de son gigantesque gilet en laine posé sur le dossier de sa chaise en bois. Ce réveil brutal la fit sursauter violemment. En relevant la tête de son livre, avec toute la maladresse qui lui était propre, elle heurta l’étagère clouée au mur face à son bureau, envoya valser sa collection de statuettes africaines rapportées d’un safari au Kenya par sa mère et manqua tomber à la renverse.
Heureusement, le lit, contre lequel elle avait calé sa chaise, la réceptionna avec douceur et, se saisissant de son téléphone, elle décrocha, de mauvaise humeur.
- Allô ?! cria-t-elle à moitié dans le récepteur tout en remontant ses lunettes sur l’arête de son nez.
Elle jeta un oeil à sa montre et haussa les sourcils de stupéfaction. « Déjà cinq heure de l’après-midi ? Fantastique, elle venait de louper son cours de littérature française ».
- Salut miss, c’est Hayden ! J’ai l’impression que je te réveille !
Comment pouvait-il si bien la connaître et pourtant tout ignorer de ses sentiments ?
- Absolument pas, j’étais en pleine lecture ! mentit-elle
- Laisse-moi deviner ! Les plus grands poètes anglais du 17ème siècle à nos jours !
- Raté ! Seulement ceux du 18ème. Le professeur nous a épargné la poésie contemporaine.
- Quelle chance ! Mme Raspovitz n’est donc pas le cerbère que l’ont dit ?
- Pourquoi m’appelles-tu, Hayden ? Je pensais que tu voyais ta chère Christina aujourd’hui ?
- Christina qui ? Ah oui ! Tu parles de cette plantureuse étudiante en médecine qui a sorti sa panoplie d’interne en chirurgie pendant nos ébats ? Ne m’en parle pas ! Je suis censé être parti en Floride pour l’enterrement de mon oncle.
- Franchement, des fois tu peux vraiment te montrer ...
- Odieux, je sais, tu me le répètes sans arrêt. Mais que veux-tu ? Les cinglées dans son genre me font hyper flipper ! Quelle idée de dégainer un masque opératoire et une paire d’écarteurs pendant les préliminaires ?
- Je ne sais pas. Peut-être que, lors de vos nombreuses conversations sur la toile, tu lui as fait comprendre que tu aimais les surprises ?
- Mais j’aime ça ! Je suis un adepte des nouvelles expériences !
Aussitôt, le rouge monta aux joues de Kaleigh, qui se redressa sur sa chaise et passa une main dans ses cheveux.
- Je te sens presque rougir Kaleigh May. Parler de sexe te mets dans tous tes états.
- Qui parle de sexe ? Tu es toujours le premier à relancer cette conversation.
- Parce que j’aime ça, comme tous les gars de mon âge !
- Tu es un obsédé, Hayden Goodwin.
Le rire du jeune homme à l’autre bout de la ligne lui noua l’estomac. Elle se surprit à l’imiter à son tour.
- Bon, sinon, à part ça, tu penses étudier encore longtemps ton fichu bouquin ?
- Je ne sais pas. A vrai dire, il est tellement déprimant que je crois que je vais abandonner la partie pour aujourd’hui.
- Très bien, je t’attends en bas.
Se perchant sur sa chaise, elle écarta le rideau criard de sa fenêtre et constata, qu’effectivement, Hayden se tenait sur la première marche de l’escalier menant à l’entrée principal du bâtiment universitaire, la tête rentrée dans les épaules. Le froid s’était abattu dans la ville de Newark depuis près d’un mois et ne semblait pas décidé à céder sa place à la douceur.
Son épaisse parka en laine anthracite ne camouflait pas la musculature athlétique et nerveuse de ce formidable joueur de baseball. Ses cheveux noirs en bataille n’avait pas été coiffés à son saut du lit mais lui donnait un coté sauvage que Kaleigh affectionnait. Il avait les yeux levés vers elle et malgré la hauteur qui la séparait de lui, elle pouvait en distinguer la couleur, bleu aigue-marine.
Avec un soupir, elle replaça le rideau, fit volte face et passa une main sur son visage bouillant.
- Je descends dans 5 minutes... finit-elle par lâcher dans le combiné.


Copyright 2007 Kaleigh. Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

JE me répête, tu le sais déjà, mais j'adore ta fics ma ptite chérie!!! j'espère que mes brakettes l'aimerons tout autant que moi mais j'en suis presque certaine!!!!

rooo maintenant je vais m'imaginer Jared Leto à la place de hayden christensen! mdrrrr non je déconne, j'imagine tellement hayden, c'est pas possible que ça change! lol

vite la suite!!!!!!!!!!!!

Merci ma chérie, ton soutien est hyper précieux, tu le sais !

Je colle ici la suite. J'en ai mis un peu plus que dans mon post précédent, en vous souhaitant une bonne lecture !
Pour vous faire un petit résumé, Hayden a arraché sa meilleure amie Kaleigh a une lecture ennuyeuse. Il lui propose de sortir, elle accepte avec joie.






- Son père est le propriétaire des pizzerias « Di Nozzo ». A Noël dernier, il s’est offert le dernier modèle Porsche et s’est fait installer un jacuzzi dans sa chambre. Il doit toucher par mois en argent de poche, l’équivalent de ton salaire annuel en tant que serveuse.
- J’aime mon boulot de serveuse. J’admets que je suis mal payée mais j’ai le mérite de ne pas vivre aux crochets de mes parents.
Hayden et Kaleigh se rendaient à grand pas à une gigantesque fête que donnait l’heureux héritier des restaurants italiens, Albert Tamblyn, dans une salle louée au sein même du campus. Le ciel noir de cette fin de journée menaçait d’éclater à tout moment et de déverser sur la ville de Newark son lot de pluie quotidien. Cependant, ce climat maussade ne semblait pas entamer l’humeur toujours joyeuse d’Hayden.
- Ne me fais pas croire - reprit ce dernier – que ça ne te plairait pas d’être aussi riche que lui et d’avoir la liberté de te payer à peu près tout ce que tu désires !
- Si ! Bien entendu ! Comme tout américain moyen qui se respecte. Mais à part dépenser la fortune familial, est ce qu’il a une autre activité ton ami ? Pour être honnête, je suis plutôt fière d’être indépendante financièrement.

Hayden passa un bras vigoureux autours des épaules de la jeune femme et déposa un baiser sonore sur sa tempe.
- T’es géniale !
- J’ai simplement les pieds sur terre. Je ne vois pas ce qu’il y a de « génial » dans ce que j’ai dit.
- Pour ma part, ça ne me dérangerait pas d’être riche à million. Si je perce dans le base-ball, ça risquerait fort de m’arriver.
- C’est un autre cas de figure. Cet argent, tu l’auras gagné.
- Ouais, c’est vrai. Alors je n’aurai pas à me sentir coupable de faire venir un tas de nanas dans mon vestiaire !
- Quelle preuve d’intelligence. Pour une fois qu’on avait une conversation un peu sérieuse.
Hayden ne rétorqua pas face à la remarque sarcastique de son amie. Il avait noté depuis un petit moment les brusques changements d’humeur, les soudaines colères, la plupart du temps sans fondements, de la jeune femme. Hayden était du genre taquin et l’avait toujours été d’ailleurs, d’aussi loin qu’il se souvienne. Kaleigh, qu’il connaissait depuis la petite école, s’en était accommodée, jusqu’à il y a peu de temps. A présent, elle ne semblait plus vouloir rire de ses blagues idiotes et préférait aborder des sujets plus adultes.
- Hey ! Je parlais sérieusement ! Je suis sûr que tu aimerais visiter mon vestiaire !
Il se détendit lorsqu’il la vit éclater de rire.
- J’ai l’impression que tu as tendance à oublier que tu as 22 ans, Hayden. Et tu as toujours ce rêve de gosse. C’est ce que j’aime chez toi.
Il esquissa un sourire et enfonçant à nouveau ses mains dans les poches de sa parka, lui emboîta le pas.
Tandis qu’ils arrivaient vers leur lieu de destination, il ne put s’empêcher de jeter un bref coup d’œil vers la jeune femme, qui avait le nez enfoncé dans son écharpe et se demanda, comme à chaque fois qu’il se surprenait à la dévisager, pourquoi une fille aussi intelligente et drôle prenait si peu soin de son apparence.
A vrai dire, Kaleigh n’avait pas été vraiment gâtée par la nature. Son héritage génétique faisait pourtant des envieux dans leur entourage. Mme May, de son prénom Eléonore, était originaire du Sud de la France et possédait une beauté caractéristique de ce pays – petite mais menue, de longs cheveux bruns aux boucles cuivrées, et une poitrine généreuse (il n’avais pu s’empêcher de la détailler en long et en large durant ses nombreux séjours dans leur maison de Spring Lake, dans le New Jersey) mais surtout, elle avait un goût certain pour la mode. Kaleigh aurait pu tirer quelques leçons de sa génitrice en matière d’habillement et ainsi mettre en avant les atouts qu’elle possédait indéniablement. Une superbe chevelure châtain clair – qu’elle retenait quotidiennement par une épaisse queue de cheval désordonnée - de grands yeux noisettes toujours enclins à sourire, une bouche pulpeuse et rouge, bien que dépourvue de maquillage.
Hayden considérait, pour lui-même, que Kaleigh représentait une princesse dans une peau d’ours.
- Qu’est ce que tu regardes ?
Il tourna prestement la tête vers la jeune femme, qui avait surpris son manège. Mais, plongé dans sa rêverie, il n’avait pas remarqué qu’elle l’avait pris en flagrant délit.
- Rien du tout.
- Je viens de te surprendre en train de me détailler de la tête au pied. Et ce n’est pas la première fois !
- Tu racontes vraiment n’importe quoi ma pauvre, je ....
- Encore en train de vous chamailler tous les deux !

Au même moment, Kaleigh et Hayden détournèrent leur regard l’un de l’autre pour le poser sur la jeune femme qui leur faisait face, une cigarette sans filtre au coin des lèvres.
- Mel ! Quelle surprise ! s’exclama Kaleigh en lui collant deux bises sur les joues. Je pensais que tu étais en week-end chez ton abruti de frangin.
- Comme tu dis, quel abruti! Il est à New York pour un concert débile avec ses musiciens débiles (en mettant l’accent sur ce dernier mot) et sa greluche de petite amie ! marmonna cette dernière en saluant Hayden de la main.

- Bon, je vous laisse entre filles. Dit-il en les dépassant, se dirigeant vers l’entrée du bâtiment en brique rouge. Quant à moi, je pars à la chasse.
Mélinda et Kaleigh le suivirent du regard tandis qu’il s’engouffrait derrière la porte vitrée ornées de stupides guirlandes argentées et, une fois assurée qu’il était hors de portée de voix, Mélinda enchaîna :
- Il part à la chasse, tu l’as entendu.
- Oui, je l’ai entendu, merci.
- Et je suppose que tu sais ce que ça veut dire venant de la part d’Hayden Goodwin.
- Oui, qu’il ne rentre jamais bredouille, c’est ça ?
Mélinda alluma une cigarette avec son zippo doré orné d’une tête de mort en strass noirs et souffla :
- C’est ça. Et qu’est ce que tu attends ?
Un rond de fumée s’échappa de ses lèvres et s’éparpilla sur le nez de Kaleigh qui le chassa d’un geste de la main.
- Mélinda ... je n’ai aucune chance avec lui. Je veux dire, je le connais tellement bien, je sais exactement quel type de femme l’intéresse.
Et tout en parlant, elle leva les bras devant elle, regarda ses paumes gantées et plongea ses yeux brillants, cachés derrière ses lunettes double foyers, sur ceux de son amie.
- Et je ne suis pas du tout son genre.
- Si seulement tu pouvais faire un petit effort ! fit Mélinda avec humeur. Non mais regarde toi, avec tes binocles et ton appareil dentaire ! Tu fais peur à tous les mecs que tu croises !
- Merci Mel, c’est très profond ce que tu dis, grommela Kaleigh en s’adossant à l’arbre planté dans l’allée. J’ai toujours apprécié ta sincérité touchante. En ce qui concerne mon appareil dentaire, je n’en n’ai plus pour longtemps.
- Assez ! Ne recommence pas ce jeu de la pauvre petite fille incomprise derrière lequel tu as tendance à te complaire quand on a cette conversation ! Je ne fais que te dire la vérité ! Il n’est pas arrivé le jour où un mec remarquera une fille pour son esprit !
Kaleigh ne répondit pas et se contenta de croiser les bras sur sa poitrine, visiblement vexée. Mélinda écrasa sa cigarette du talon et lui empoigna prestement le bras.
- On va rentrer dans cette pièce, ok ? Et une fois à l’intérieur, on va se servir un verre et tâter le terrain !
- Dans quel but ?
- Comme si tu ne le savais pas ! On va imiter Hayden, et partir nous aussi à la chasse !
Sur ce, Mélinda tira d’un coup sec la jeune femme, l’entraînant de force vers la porte et vers son destin.
- Et retire moi ces affreuses lunettes !





Kaleigh reposa maladroitement son verre sur la table en bois disposée au fond de la grande pièce, sur laquelle avait été installé le buffet, et piocha dans le saladier de chips, plus pour la forme que par appétit.
Deux heures s’étaient écoulées depuis que Mélinda l’avait attiré dans cette pièce enfumée pleine à craquer et elles n’avaient pas tardé à se perdre de vue. La musique, réglée à plein volume, vomissait du hip hop, de la house, du « reggae-town » et des slows langoureux qui enjoignaient la population, composée d’étudiants saouls et surexcités, à se mélanger et pourquoi pas, copuler sur place si le cœur leur en disait. Kaleigh détestait ces ambiances là. Se voir obliger d’accompagner ses amis à ce genre de réunion où l’alcool coulait à flot, où la musique était dépassée et les filles à moitiés nues, à la recherche d’un compagnon de nuit sur lequel se frotter pendant les six prochaines heures, était au dessus de ses forces.
Elle ne comprenait pas qu’un être humain doté d’un peu de bon sens puisse s’y amuser.
Tandis qu’elle se demandait pour la troisième ou quatrième fois depuis son arrivée, pourquoi le DJ arborait cette ridicule casquette orné d’un « smiley » rouge vif tirant la langue, Mélinda faisait une apparition remarquée sur le « podium » – une estrade qui avait été poussée vers le milieu de la salle et que se disputaient trois greluches en rose.
La bouche de Kaleigh fit un « o » de stupéfaction lorsqu’elle constata que son amie était éméchée et plutôt contente de l’être.
- On dirait que Mélinda s’amuse.
Hayden avait surgit de sa droite, une cigarette coincée entre les doigts, un verre contenant un liquide d’une couleur oscillant entre le bleu et le jaune, dans l’autre main.
- Tu parles de la fille sur le podium ? Je ne la connais ! plaisanta Kaleigh en arborant, pour la première fois depuis plusieurs heures, un sourire.
- Pourquoi tu ne la rejoins pas ? Je crois qu’elle te fait signe.
Effectivement, Mélinda s’était tournée vers eux et secouait vigoureusement les bras dans leur direction. Kaleigh, lui tourna vivement le dos, espérant que personne ne remarquerait que cette cinglée sur le podium s’adressait à elle.
- Alors ? Est ce que tu as repéré ta prochaine victime ? demanda t-elle à Hayden, qui trempait les lèvres dans son verre, l’air ailleurs.
- Oui et non. J’ai croisé une fille plutôt pas mal mais il semblerait qu’elle sort avec un type de l’équipe de soccer.
- Sport de nul.
- Je suis d’accord. Tu en veux ?
Il lui tendit le verre qu’il ne semblait pas vouloir terminer, tout en gardant les yeux posés sur la piste de danse.
- Qu’est ce que c’est ?
- Aucune idée. J’ai demandé au type, qui s’occupe du service au bar, son cocktail le plus fort. Je crois qu’il a mit à peu près tout et n’importe quoi qui lui passait sous la main.
- Intéressant.
Par curiosité, elle approcha le verre de son nez et le recula aussitôt, dégoûtée.
- Tu es sur qu’il n’a mis que de l’alcool et du jus de fruit ?
- C’est exactement ce que je t’ai dit. A peu près tout et n’importe quoi !
Kaleigh l’observa tandis qu’il tirait longuement sur sa cigarette et déclara subitement :
- Tu es saoul ?
- Oui.
Cette réponse aussi surprenante que sincère la fit sourire.
- Et je pense que ça ne peut que te faire du bien de te lâcher un peu toi aussi. Dit-il en baissant les yeux vers elle.
- Mais je suis détendue ! Regarde, j’étais en train de boire moi aussi !
Et joignant le geste à la parole, elle lui présenta son verre. Il s’en saisit brusquement et avala une gorgé du liquide orange clair.
- Prend moi pour un idiot Kaleigh May. Ce verre ne contient pas une goutte d’alcool.
- Et où est le problème ? Me forcerais-tu à boire ?
A sa grande surprise, Hayden s’engouffra entre deux personnes qui dansaient sur une chanson des Beastie Boys et disparu totalement de son champ de vision.
- Hayden ! Tu pourrais au moins me répondre ! s’écria Kaleigh en s’empressant de le suivre.
Jouant des coudes entre les danseurs qui balançaient leur bras dans tous les sens et les fumeurs de cigarettes aux mégots rougeoyant et menaçant, elle parvint à le rejoindre dans le fond de la pièce où se situait le « bar » et son fameux serveur.
- Qu’est ce qui te prends de me laisser en plan ? s’exclama t-elle en lui empoignant le bras.
- Calme toi et avale moi ça. Se contenta de lancer Hayden en lui tendant un verre en plastique, à deux centimètres de son nez.
- Je n’ai pas soif.
- Bois.
Kaleigh croisa les bras, en signe de protestation. Mais constatant qu’il persistait à lui présenter son verre avec toute la patience du monde, elle le lui arracha subitement des mains et avala son contenu d’un trait. Puis, avec une grimace, elle le lui rendit.
- A ta santé ! s’esclaffa Hayden en s’attaquant au sien.


Copyright 2007 Kaleigh. Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

~~~ Voici la suite de ma story ! Hayden et Kaleigh, accompagnée de sa meilleure amie Mélinda, sont à une soirée donné par un étudiant. Hayden, agacé que Kaleigh ne sache pas se détendre, décide de la faire boire. Peut-être aurait-il du s'abstenir... ~~~





- Tu entends ?!
Kaleigh s’agrippa aux épaules d’Hayden qui la retint vivement par la taille, tant elle menaçait de tomber à la renverse.
- Quoi ?
- La musique !! J’adore ce groupe !
- Je ne savais pas que tu aimais le métal.
- Mais Hayden ! Il y a tellement de chose que tu ne sais pas de moi !
En disant ces mots, elle se mit à sautiller sur place, ses cheveux, lâchés quelques minutes plus tôt, fouettant son visage au rythme de la musique. Hayden qui ne la quittait pas des yeux, la rattrapa à temps, tandis qu’elle heurtait un groupe de filles plutôt hagardes et la guida vers un endroit à l’abri des représailles. S’il ne la connaissait, il se demanderait d’où pouvait bien sortir cette nana qui gigotait maladroitement, les lunettes de travers sur le visage, un sourire idiot sur les lèvres. Trois verres d’alcool, dont deux shots de tequila avaient eu raison de Kaleigh. Hayden s’était retrouvé à jouer les nounous afin de lui éviter les pires ennuis.
- J’adore ! Viens danser ! cria t-elle, couvrant la musique de sa voix suraigu.
- Ok, si tu veux mais regarde où tu mets les pieds !
- Qu’est ce que tu peux être rabat joie ! Jamais je n’aurai imaginé que ce DJ à la noix passerait ce genre de musique !
Elle tournoya sur elle même, se réceptionna sur Hayden qui ne savait plus comment la retenir et décida de repartir sur la piste de danse de laquelle elle avait été éjectée quelques minutes plus tôt. Prise d’un accès de folie passager, elle avait fait une tentative de « slam » sur les danseurs qui se déhanchaient un peu plus bas et elle avait manqué de briser le dos de l’un d’eux.
Hayden, qui ne l’entendait pas de cet oreille, parvint à la retenir par la ceinture de son jean et la tira vers lui d’un coup sec. S’ensuivit alors un grand éclat de rire de Kaleigh, au grand étonnement du jeune homme. S’il avait su que l’alcool faisait un tel effet sur son amie, il se serait abstenu de l’inciter à boire.
- Bah c’est malin ! pouffa t-elle en s’accroupissant au sol.
- Mais qu’est ce qui te prend ! Tu veux te faire piétiner ma parole ! s’exclama t-il en l’imitant.
Les cheveux en bataille, elle redressa le menton vers lui et esquissa un sourire métallique dans sa direction. Il constata alors qu’elle avait égarée ses lunettes et compris qu’elle avait entrepris de les retrouver dans la masse humaine.
- Kaleigh, c’est peine perdue ! Il y a beaucoup trop de monde, tu ne les retrouveras jamais.
- C’est ta faute ! Je sais que tu ne les aimes pas ! Mais je vois plus rien sans ! Alors m’en fiche, mais vais les retrouver !
Sur ces paroles pleines de détermination, qu’elle avait eu énormément de mal à articuler sous l’effet de l’alcool, Kaleigh se mit à tâter de la paume des mains le sol poisseux et poussiéreux, prête à dégommer tout ce qui se trouverait sur son passage.
- Kay, laisse tomber, je t’emmène chez l’opticien demain matin !
- Nan ! J’ai pas les sous ! C’est celles-là que j’veux !
Puis, s’immobilisant, elle écarta une mèche qui lui barrait le front et lâcha un petit rire :
- Hé ... Tu ne m’as pas appelé comme ça depuis ... depuis au moins une éternité.
Hayden s’agenouilla, se fichant bien de l’état dans lequel se retrouverait son jean une fois sorti de ce pétrin.
- Tu m’as demandé de cesser de t’appeler par ton diminutif lors de la remise des diplômes au lycée.
Voyant qu’elle ne répondait pas, il pencha la tête de coté, soulevant la masse de cheveux qui camouflait son visage. Kaleigh était verte et à deux doigt de rendre tout ce que son pauvre estomac avait ingurgité d’alcool et de cochonneries salées.
- Me sens pas bien. Chuchota t-elle en détournant la tête.
- Tu penses pouvoir te retenir ne serait-ce que deux minutes, le temps que je te sortes de là ?
Elle se contenta de hocher la tête, le suppliant du regard. Dépourvue de ses éternelles lunettes, il avait l’étrange impression de se trouver face à une inconnue. Et cette sensation le déconcertait.
Joignant le geste à la parole, il l’aida à se redresser, passa un des bras de Kaleigh autours de ses épaules et se fraya un passage tant bien que mal jusqu’à la sortie. Entre temps, il croisa Mélinda, qui avait visiblement dessoulé et qui se proposa de l’aider avec son fardeau.
Tous trois parvinrent avec soulagement à s’extraire de cet enfer et une fois dehors, Hayden ne put s’empêcher de respirer l’air à pleins poumons.
- Quelle soirée ...
Mélinda, occupée à aider Kaleigh à enfiler son épais blouson, tourna la tête vers lui et esquissa un rire maladroit.
- J’ai déconné, j’aurais du rester avec elle.
- Tu as parfaitement raison. Regarde dans quel état je l’ai mise.
- Parlez pas de moi comme si j’étais pas là. Marmonna Kaleigh en se grattant le nez, déstabilisée par l’absence de ses lunettes.
- Au fait, où t’as foutu tes binocles toi ? demanda Mélinda en lui passant prestement son bonnet en laine gris clair sur la tête.
- Demande à Hayden.
Ce dernier haussa les épaules, l’air coupable et fourragea dans la poche de sa parka, à la recherche de son paquet de cigarette.
- Fantastique. J’ai laissé mon paquet à l’intérieur.
- Tiens, dit Mélinda en lui tendant le sien. Et celles ci ont un filtre. J’ai trouvé ce paquet sur le buffet.
- Je suppose que ce doit être le mien mais merci.
- Dites moi si je vous dérange. Lança Kaleigh en s’engageant dans l’allée qui menait au campus.
Mélinda leva les yeux au ciel en signe d’exaspération et s’apprêtait à la rejoindre quand soudain, Kaleigh se pencha en avant, le corps secoués de violent spasmes. Tandis que Mélinda esquissait une grimace de dégoût, Hayden s’empressa de jeter sa cigarette à peine entamée et s’approcha doucement de sa meilleure amie, lui dégageant le visage des quelques mèches de cheveux qu’elle avait souillée.
- Ca va ? demanda t-il doucement en lui tendant un mouchoir qu’il avait heureusement déniché dans une des nombreuses poches de son manteau.
- Non pas trop.
- Je te ramène.
- Merci ...
Passant un bras autours de sa taille, il l’aida à traverser les deux kilomètres qui les séparaient du bâtiment universitaire dans lequel se trouvait la chambre de la jeune fille, suivis de prés par une Mélinda honteuse de n’avoir pu être utile.




- Merci pour ta patience ... articula Kaleigh en s’adossant lourdement contre la porte de sa chambre, une main plongée dans sa besace à la recherche de ses clefs.
- Kaleigh, tu es ma meilleure amie (il ne la vit pas grimacer légèrement lorsqu’il prononça ces mots), j’avais intérêt à être là, non ? rétorqua Hayden.
- Pas forcément, répondit- elle avec un semblant de sourire. Mélinda aurait très bien pu me raccompagner.
- Ca va pas non ? s’exclama celle-ci, qui jusque-là était en retrait. Te voir gerber tout le long du chemin n’était pas une partie de rigolade ! Sans Hayden, je crois que je me serai enfuie en courant et t’aurai abandonné sur place.
- Mais oui, j’en suis sûre ... se contenta de marmonner Kaleigh, tout à fait consciente que Mélinda n’était pas ce genre de personne.
Une fois en possession de ses clefs, elle déverrouilla la porte, la poussa et invita ses amis à entrer.
- Euh, si ça vous ennuie pas, je vais m’en griller une dehors. De toute façon, il se fait tard, je vais rentrer me coucher. Lança Mélinda en collant un baiser mouillé sur la joue brûlante de son amie.
- Tu es sûre ? J’ai du thé ou du café si tu en veux.
- Non ça ira ! Puis, avec un clin d’œil discret elle murmura « Je vous laisse tous les deux !».
Elle ne laissa pas le temps à Kaleigh de riposter et disparue dans le couloir, laissant derrière elle une légère senteur de pomme et de cannelle. Une fois la jeune femme hors de son champ de vision, Kaleigh détacha ses yeux de la porte et les posa sur Hayden qui inspectait sa collection de CD d’un oeil d’expert.
- Tu veux boire quelque chose ? lui demanda t-elle en ôtant ses chaussures, les mains dans ses cheveux qu’elle attacha en queue de cheval.
- Non merci, je ne vais pas tarder.
Il avait abandonné les CD et observait à présent les différents posters scotchés sur les murs. Certains représentaient des peintures de l’artiste espagnol Dali, d’autre des collages de plusieurs photos mettant en avant des personnes souriantes aux visages plus ou moins familiers – les parents de Kaleigh et sûrement d’autres membres de sa famille qu’il ne connaissait pas. Il fut surpris de se reconnaître sur l’une d’elle, en tee-shirt de base-ball, une batte à la main et l’air concentré du joueur en pleine action.
- Tu vas y retourner ?
Il détourna son regard des photos pour le poser sur la jeune fille qui le dévisageait, les yeux plissés. Il se promit de l’amener demain matin chez l’opticien pour lui offrir une nouvelle paire de lunette. Il se félicita d’avoir des économies de coté et n’était pas mécontent de les dépenser pour une bonne cause. Car pour sa meilleure amie, il aurait fait à peu près tout et n’importe quoi.
- Y retourner ? Tu parles de la fête d’Albert ?
- Evidemment !
- Je ne sais pas. L’air était irrespirable. Je pense que les flics ne vont pas tarder à débarquer pour faire un peu de ménage.
- Je pense aussi. Je ...
Elle se mordilla la lèvre inférieure, en proie à de nombreux sentiments qu’Hayden ne pouvait absolument pas deviner. Par moment, il lui semblait que le jeune homme se moquait éperdument de ses états d’âme. Comme s’il essayait de ne rien voir ou bien d’y faire abstraction. Car il était évident pour tout ceux qui connaissaient Kaleigh et Hayden, que la première était folle amoureuse du second. La discrétion n’était pas la principale qualité de la jeune fille et il suffisait de voir ses yeux briller quand Hayden lui adressait la parole pour se rendre compte de la situation. Etait-il donc aveugle à ce point ou bien avait-il tout simplement honte d’être aimé par elle ? Cette question là, Kaleigh ne cesserait jamais de se la poser jusqu’à ce qu’un jour peut-être, il finisse par la percer à jour.
- Je suis désolé pour l’horrible soirée que je viens de te faire passer. Lâcha t-elle enfin, laissant ses bras retomber le long de son corps.
- Ne dis pas de sottises ! J’ai passé un excellent moment en ta compagnie. Il est vrai que tu m’en as fait voir de toutes les couleurs ! Surtout lorsque tu t’es jetée sur la piste de danse du haut du podium !
- Oh mon dieu ! Je vais essayer d’oublier cette nuit le plus rapidement possible !
- Non, surtout pas ! Je crois que c’est à ce moment précis où je me suis vraiment amusé !
- Tu es horrible avec moi ! s’exclama t-elle en lui martelant gentiment le bras. Au fait, tu ne comptes pas retrouver cette superbe fille qui t’a tapé dans l’œil ? Celle casée avec le joueur de soccer ?
- Tu fais bien de me le rappeler ! Je l’avais complètement oublié celle là ! Non, je passe mon tour. De toute façon, c’était une fille parmi tant d’autre.
- Et c’est bien ça le problème. Se dit mentalement Kaleigh, ses yeux plongés dans ceux d’Hayden, sans pour autant les voir.
Puis, se ressaisissant :
- Bon ... et bien, merci en tout cas de m’avoir raccompagné. Je pense ne pas pouvoir être là en cours de sciences économiques demain matin. Je vais passer faire un tour au centre commercial, remplacer mes stupides lunettes.
- Je n’y serai pas non plus. Parce que je t’accompagne.
- Vraiment ? Mais qui va noter les cours si tu n’y es pas ?
- Kay ! Il n’y a que toi qui résistes au pouvoir soporifique de Mrs Richardson. Sans toi, je suis sûr de piquer du nez.
Elle éclata de rire, se moquant en cet instant de l’appareil dentaire qu’elle arborait depuis plus d’un an et qui avait tendance à repousser les gens – et Hayden, la plupart du temps.
- Ok, alors tu passes me chercher ! Vers 10h. Car je pense qu’avec la quantité d’alcool que j’ai avalé, j’aurai une belle gueule de bois.
- C’est entendu. Demain 10h. J’apporterai le petit dej !
Elle le raccompagna sur le palier de la porte et lui tendit la joue, sur laquelle il déposa un baiser sonore. Une habitude chez lui, qu’elle ne détestait pas.
- Et au fait ... renchérit Kaleigh, un doigt enroulé dans une mèche de cheveux qui s’était échappée de sa queue de cheval. J’aime bien quand tu m’appelles Kay.
- J’aime bien aussi.
Il recula dans le couloir, les mains dans les poches et attendit qu’elle claque la porte pour faire volte face et se diriger vers la sortie.

Kaleigh, l’oreille collée de l’autre coté du battant, écoutait les pas du jeune homme qui s’éloignaient progressivement, le souffle court. Une fois de plus, elle avait manqué l’occasion de lui faire part de ses sentiments, de se libérer de ce lourd fardeau que représentait l’amour inébranlable qu’elle éprouvait pour lui depuis le premier jour où elle avait plongé les yeux dans les siens. La douleur que cela avait représentée pour elle de se contenter d’être sa meilleure amie, sa confidente, l’épaule sur laquelle il n’avait eu de cesse de s’appuyer depuis dix ans n’avait que trop durée. Cette nuit, elle avait eu l’occasion inespérée d’y mettre un terme et elle l’avait laissé filer entre ses doigts. « Mais il n’est pourtant pas trop tard » se dit-elle en enfilant prestement ses baskets. Elle avait encore le temps de se lancer sur ses traces et de le rattraper dans l’allée du bâtiment.
Tout en se disant cela, elle avait passé son blouson, ne remarquant qu’une fois hors de la chambre qu’il était à l’envers, et s’élança dans le couloir plongé dans l’obscurité, le cœur au bord des lèvres.
« Dis-le lui sombre idiote ! Dis lui enfin que tu l’aimes et que tu en as assez de le voir sans arrêt aux bras de filles différentes ! » Lui martelait son inconscient alors qu’elle avait entamée un course folle dans la cage d’escalier qui la séparait de l’entrée principale.
Elle était en train de se découvrir un courage qu’elle ne connaissait pas et comptait profiter de cet état pour attraper Hayden entre quatre yeux.
Mais il fallait qu’elle le retrouve le plus rapidement possible car le sentiment de bravoure qui l’habitait menaçait de la quitter à tout moment.
Sautant à pied joint sur la dernière marche de l’escalier, elle ne put s’empêcher de sourire en apercevant le jeune homme devant la grande porte vitrée qui menait à l’extérieur.
C’était le moment ou jamais.
« Quelle soirée ! » entendit-elle de l’autre coté du mur. Avant de constater que Mélinda avait rejoint Hayden et lui proposait une cigarette de son paquet.
« J’espère bien que ce sera la dernière de ce genre ! Juste au moment où il passait de la bonne musique. » Lui rétorqua t-il en laissant son interlocutrice lui allumer la Marlboro coincée entre ses lèvres.
Une boule d’amertume se coinça dans la gorge de Kaleigh, qui tremblante d’indignation, semblait ne pas se préoccuper d’être vue ou non par les deux jeunes gens.

Kaleigh connaissait suffisamment Mélinda pour savoir que celle-ci que ne serait pas repartie toute seule en pleine nuit vers sa chambre sans être raccompagnée. Après tout, elle était trouillarde et avait sûrement préféré attendre qu’Hayden redescende pour lui proposer de faire un bout de chemin ensemble vers leur bâtiment respectif.
Pourquoi n’y avait-elle pas pensée plus tôt ?
« Ce sera pour une autre fois... » Soupira t-elle mentalement en reprenant le chemin de sa chambre. Une occasion qui ne devait se présenter que deux ans plus tard.

Copyright 2007 Kaleigh. Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

~~~ Je sais, vous devez penser que je m'acharne à poster sans être lu mais je suis d'un naturel optimiste ! Donc, fidèle à mes habitudes, je vous mets la suite de ma story.
Petit récap : Mélinda, la meilleure amie de Kaleigh, la traine à l'intérieur de la salle où un étudiant donne une fête démentielle. Hayden la fait boire pour la détendre et elle ne tarde pas à être saoule. Ses amis se proposent de la raccompagner dans sa chambre. ~~~

A titre indicatif, la chanson qui passe au début de la scène du post précédent est Oblivion des 30 STM. Voilà pourquoi Kaleigh se met dans un tel état.

Bonne lecture !





- C’est dingue. Articula soudain Mélinda en jetant son mégot d’une pichenette.
Hayden regarda la cigarette qui se consumait, effectuer un arc de cercle flamboyant dans l’obscurité et se tourna vers la jeune fille qui s’était empressée d’en allumer une autre.
- Quoi donc ? Dit-il en l’observant manier son zippo d’une main experte.
Il remarqua les mitaines en laine noire découpées aux ciseaux, desquelles ressortaient des doigts aux longs ongles peints en rouge foncé. Il constata qu’elle portait une bague en argent à l’articulation du pouce gauche et qu’une petite cicatrice parcourait son index.
- Je crois que c’est la première fois qu’on discute tous les deux.
- Je n’avais pas fait attention. Tu en es sûre ?
- Certaine. Quand ça ne concerne pas les filles que tu « chasses », tu as la mémoire bien courte.
- Je note comme une pointe de sarcasme dans ta phrase.
Elle se contenta de lui décocher un sourire glacial et le remercia d’un hochement de la tête quand il lui tint la porte de l’immeuble où se situait sa chambre.
- C’est sympa de me raccompagner. Je ne dirais pas que je suis une froussarde mais rentrer toute seule dans le noir, ce n’est pas pour me rassurer.
- Tu es une froussarde donc.
- Absolument pas ! Sache que j’ai pris des cours d’auto défense au lycée !
- Dans ce cas là, c’était plutôt à moi de te demander de me raccompagner ! Il esquiva avec agilité le coup de poing qu’elle tenta d’abattre sur son bras. « Ok, ok ! Je me rends ! Mais pas de prise de karaté par pitié ! »
Hayden la suivit ensuite dans l’escalier qui menait aux différents paliers du bâtiment, respirant à plein poumon la douce fragrance de pomme que dégageaient les cheveux cuivrés de la jeune fille et veilla à rester en retrait derrière elle, pour admirer le paysage qu’elle lui offrait.
Il n’avait jamais trouvé Mélinda particulièrement à son goût - en général, il n’éprouvait pas d’attirance envers les rouquines, encore moi celles qui donnaient dans le genre gothique. Mais celle-ci était différente. Sa voix légèrement rauque, ses yeux verts en amande et son nez retroussé constellé de discrètes taches de rousseurs n’étaient pas pour lui déplaire. De plus, il n’avait pas fait de conquête durant la soirée d’Albert et il était réputé pour ne jamais rentrer bredouille.
- Tu es pressé ? lui demanda Mélinda en s’arrêtant entre deux marches, manquant de lui rentrer dedans.
Hayden se ressaisit et recula d’un pas.
- Pas vraiment non. Il apprécia la courte distante qui le séparait de sa poitrine opulente. « Qu’est ce que tu me proposes ? »
- Ne commence pas à te faire de film, Goodwin. Tu n’es pas du tout mon genre.
- Ah oui ? Et c’est quoi ton genre exactement, Jones ?
Il fut étonné de la voir légèrement rougir et prise sur le fait, elle fit volte face et ignora la porte métallique qui menait à son étage.
- J’espère que tu as du souffle car je t’emmène dans un endroit spécial.
- Ah oui ? J’ai hâte de voir ça.
Mélinda aurait juré que le jeune homme flirtait avec elle et honnêtement, elle n’était pas contre le fait de s’amuser un peu avec lui. Mais il lui suffisait de repenser à sa meilleure amie, qui devait broyer du noir, seule dans sa chambre, pour se ressaisir et ne pas entrer dans son jeu.
- Alors, on se rejoint là haut ! Elle attrapa la rampe d’escalier d’une main et commença par enjamber les marches deux par deux, distançant Hayden. « Le dernier arrivé est une mauviette ! ».
Celui-ci ne tarda pas à lui emboîter le pas. « Accroche toi Jones, parce que j’arrive ! »




- Alors c’est ici ton endroit spécial ? lui lança Hayden une fois qu’ils se retrouvèrent sur le toit d l’immeuble, le souffle court et les genoux tremblants
Mentalement, il se promit d’arrêter de fumer.
- C’est ici. Ce bâtiment est le plus haut du campus. Perché sur cette plate bande, tu peux distinguer le lac, le terrain de base-ball et en cherchant bien, la fenêtre de la chambre de Ms Edison.
- Tu plaisantes ? Notre Ms Edison ? Professeur d’histoire de l’art de son état et accessoirement blonde à forte poitrine ?
- Entre autre.
Hayden la suivit le long du muret pourvu de grille anti-suicide, plutôt content d’avoir accepter la proposition de la jeune fille de se joindre à son escapade nocturne. Il ne s’était jamais aventuré sur le toit d’un des bâtiments de l’université et ne se serait jamais douté qu’un étudiant puisse en faire son lieu de prédilection.
- Et qu’est ce que tu fais lorsque tu viens ici ? Lui demanda t-il en prenant place sur une caisse en bois qu’elle lui présenta.
Elle ne lui répondit pas tout de suite, occupée à fourrager dans un tuyau d’aération auquel elle avait ôté la grille. Lorsqu’elle se redressa, il aperçut qu’elle tenait dans chaque main une bouteille de bière.
- Je me biture. Se contenta t-elle de lâcher. Il accepta la bouteille qu’elle lui proposait et la décapsula à l’aide du coin de la caisse sur laquelle il était assis.
- A ta santé Hayden. Ils firent tinter leur boisson l’une contre l’autre. « Bienvenue chez moi. »
- A ta santé.
Ils ne se quittèrent pas des yeux tandis qu’ils buvaient une longue gorgée du liquide ambré. Hayden commençait à la trouver de plus en plus à son goût au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient. Et l’effet de la bière dans son organisme n’y était pas étranger.
- Que dirais-tu de jouer à un jeu ? lui demanda t-il avec un sourire malicieux sur les lèvres.
Mélinda haussa un sourcil en accent circonflexe, qu’il trouva plutôt charmant et conscient de l’effet qu’il était en train de produire sur elle, se pencha un peu plus en avant.
- Ok, les règles sont simples. Lorsque je pose une question, par exemple« Est-ce que tu as déjà fumé du haschich ? », si la réponse est non, tu ne fais rien. En revanche, si la réponse est oui, tu bois une gorgée de bière. Et idem pour celui qui pose la question. Tu saisis ?
- Oui, je crois. Mais me permets tu de corser les règles ?
- Avec plaisir.
Elle se redressa prestement et retourna vers le tuyau duquel elle avait déniché les deux bières. Hayden était heureux qu’elle ne remarque pas le large sourire qu’il affichait tandis qu’elle lui tournait le dos. Elle fit apparaître une bouteille de vodka pleine aux trois quarts et il se dit que finalement, cette fille était plutôt incroyable.





- Est ce que tu as déjà porté du rose ? demanda Mélinda en posant son menton dans ses mains, une moue coquine sur le visage.
Hayden avala une gorgée dans la bouteille qu’il tenait jusque là calée entre les genoux – et dont le contenu avait fortement diminué – et ne put retenir une quinte de toux. Quand il la lui tendit, elle se contenta de la dédaigner, l’air faussement indignée.
- Tu crois vraiment que c’est mon genre de porter cette couleur ?
- Ok ! J’ai traversé une période durant laquelle j’étais plutôt soucieux de mon apparence ! Et il s’est avéré que justement, à ce moment là, c’était la mode du rose ! Mea culpa !
- Tu as des circonstances atténuantes ! Il faut assumer beaucoup de choses quand on est la coqueluche de ces dames.
- Mais j’assume entièrement ! Excepté cet épisode de ma vie !
- Tu n’as aucune raison de te justifier, playboy. Elle éclata d’un rire rauque. « Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! »
- A mon tour ! Quelle question je pourrais bien te poser qui te ferais rabaisser ton caquet ! J’ai comme l’impression que je me suis enfilé la bouteille à moi tout seul !
Mélinda tira une longue bouffée sur sa cigarette, arborant un air victorieux et malgré son apparence de totale décontraction, Hayden avait noté qu’elle aussi était dans un bien piètre état. Il décida d’en tirer avantage, se moquant éperdument des répercussions que pouvait causer le fait de flirter avec la meilleure amie de Kaleigh.
- Et si on passait directement aux choses sérieuses. Je veux dire, en posant les vraies questions ?
- Je ne te suis pas là. Elle semblait décontenancée. « Ce n’est pas ce qu’on fait depuis plus d’une heure ? »
- Est ce que tu aurais de vilaines choses à cacher ?
- Tu sais très bien que j’aime relever les défis qu’on me lance. Elle croisa les bras sur sa poitrine et releva le menton dignement. « Alors soit, j’accepte. Poses moi une « vraie » question.»
- Mélinda Jones ... Il posa ses bras sur ses cuisses et pencha le buste en avant, un air de conspirateur sur le visage. « As tu déjà couché avec un professeur de l’université ? »
La jeune femme, qui semblait hésiter entre lui assener son poing dans la figure et s’enfuir en courant, le foudroya du regard, les lèvres pincées. Elle s’empara vivement de la bouteille de vodka et en avala une longue gorgée. Lorsqu’elle la reposa entre ses genoux, elle ne fut pas étonnée de voir Hayden se servir à son tour.
- Tu as posé cette question précise parce que tu étais déjà au courant. Dit-elle.
- Ce n’est pas faux. Mais en tout cas, ça nous fait un point commun ! A ton tour, et surtout, ne m’épargne pas.
- Je vais me gêner.
Mélinda se racla la gorge et accepta la cigarette qu’il lui tendit. Ils venaient de finir son paquet quelques minutes plus tôt. Tout en réfléchissant au coup psychologique qu’elle pourrait lui asséner, elle plongea ses yeux émeraude dans ceux du jeune homme qui bougea sur sa caisse, légèrement mal à l’aise. Il ne se souvenait pas avoir été autant déstabilisé par une fille.
- Est-ce que tu as déjà eu une panne avec une de tes conquêtes !
- Tu es horrible sur ce coup là !
- J’attends ta réponse !
- Ce genre de question n’a pas de valeur ! Elle ne peut pas s’appliquer à une fille !
- Tu m’as dit de ne pas t’épargner !
S’il avait eu deux colts à la place des yeux, Mélinda Jones ne serait plus de ce monde. Elle éclata d’un rire rauque quand il porte la bouteille à ses lèvres et il lui fallut plusieurs minutes pour retrouver son calme.
- J’étais qu’un ado et si je me souviens bien, j’étais même puceau ! Mais crois-moi, je me suis rattrapé !
- Je n’en doute pas une seconde !
- Tu le prends comme ça ? Ok, as-tu expérimenté des drogues dures ? Genre les champignons hallucinogène, du crack, ce genre de chose. Demanda t-il vivement, visiblement énervé.
Il applaudit avec force lorsqu’elle s’enfila une rasade de vodka qui la laissa sans souffle.
- Félicitation Miss Jones ! Non seulement vous êtes une dépravée mais aussi une droguée ! Où donc Kaleigh a bien pu te dénicher ?
- C’est difficile de ne pas y toucher dans le milieu d’où je viens. Mes parents sont d’anciens hippies et j’allais à tous les concerts que donnait mon frère au lycée. Mais maintenant, je suis rangée.
- Pas de justification, c’est inutile. Je connais suffisamment Kaleigh pour savoir qu’elle ne fréquenterait pas une camée.
- Thank you.
Elle leva les yeux au ciel, vers les étoiles scintillantes qui perçaient de temps à autre entre deux nuages noirs. La lune était au trois quart et donnait un éclat à ses yeux qui troubla Hayden. Elle abandonna sa contemplation, passa une main lasse sur son visage et esquissa un petit sourire.
- C’est à mon tour je crois.
- Vas y prend ton temps.
La voix chaude du jeune homme était comme une caresse, elle se sentit frissonner et savoura cette sensation excitante dans son estomac.
- Est ce que ... elle passa une main dans ses cheveux, inconsciente de la sensualité de son geste. « Est ce que tu as déjà trahi ton meilleur ami ? »
Hayden hocha négativement la tête. «Tout dépend de ce que tu veux dire par trahir » dit-il.
- Comme ça.
Sans lui laisser le temps de saisir l’allusion, Mélinda saisit Hayden par le col de sa parka et s’empara férocement de ses lèvres.

Copyright 2007 Kaleigh. Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

J'adore ta fanfic comme tu le sais

J'en suis un tit peu plus loin et j'ai hate de savoir la suite

Oui, il y a un léger décalage entre ce forum et le tiens.
Mais tu as du remarquer, j'en colle plus ici pour rattraper l'autre et ainsi en arriver au même point.

Merci pour tes mots d'encouragement

mmm le passage croustillant ^^ enfin bon, moi jkiffe te fics, surtout après^^ tu sais bien qui est mon perso préféré^^
bien que Hayden est les mêmes aspects physique que Jared Leto.. celui qui me fait vibrer arrive un peu plus tard^^

mmmm hate de lire la suite

~~~Et hop, voici la suite de l'histoire. Hayden et Mélinda se retrouvent sur le toit d'un des batiments universitaires. Et ce qui s'ensuit risque de ne pas être du gout de Kaleigh.~~~




La pluie s’abattait furieusement sur le lac, l’eau noir et opaque faisant tanguer les barques amarrées sur la rive. Quelques canards se réfugiaient avec de vigoureux battement d’ailes vers la berge, défiant la force du vent de cette nuit de mars.
Hayden remonta le col de sa parka, la tête enfoncée dans les épaules et se frotta les mains pour relancer la circulation du sang qui semblait s’être figé dans ses veines. Il attendait depuis plus de deux heures et l’impatience l’avait gagné quand il s’était mis à pleuvoir. A l’abri sous le chêne qui dominait le parc, il pensait éviter les fureurs de cette météo maussade.
Mais il s’aperçut vite qu’il était inutile de vouloir lui échapper.
Une cigarette après l’autre, il consultait sa montre de temps en temps, se repassant les évènements de ces derniers jours dans la tête, avec parfois un petit sourire discret au coin des lèvres. Cette Angelina, quelle fille ! Il l’avait rencontré à un tremplin rock la semaine passée.
Rousse aux yeux verts, elle avait démontré une aptitude remarquable dans l’art de trouver les endroits insolites qui accueilleraient leurs ébats. Mais il avait finalement décidé qu’elle ne lui convenait plus.
Etrangement, il lui semblait qu’il n’en était pas à sa première tentative avec une rouquine. Fouillant dans sa mémoire, il essayait de se souvenir de ce visage aux traits prononcés, à la voix grave et au rire un peu rauque, les reflets cuivrés de ses cheveux ... sans pour autant parvenir à ce souvenir de son nom.
Un léger bruissement dans les feuillages le fit émerger de sa torpeur. Il jeta un oeil par dessus son épaule et sursauta lorsqu’il se trouva nez à nez avec Kaleigh. La jeune femme se tenait immobile au milieu des feuilles mortes qui recouvrait la pelouse de son manteau doré, étonnant pour un mois de mars. Mais Hayden se rendit bientôt compte que ce n’était pas vraiment le printemps et pas vraiment la réalité non plus.
« Kay ... » murmura t-il en faisant un pas. « Je commençais à penser que tu avais oublié notre rendez-vous ».
Elle semblait figée, comme une statue de pierre, le dévisageant avec une expression de tristesse et de désarroi. Le vent fouettait son visage mais ses cheveux, habituellement coiffée en queue de cheval, dansaient librement sur ses épaules.
Il leva une main vers elle, pour la toucher et s’assurer que ce n’était pas un rêve, qu’il était bien dans ce parc, avec sa meilleure amie. Lorsqu’il posa un doigt craintif sur la joue de la jeune fille, une sensation glaciale lui traverser le corps des pieds à la tête, augmentant son malaise. Les yeux de Kaleigh le scrutaient et Hayden y décela une lueur de colère, deux flammes dansantes dans les pupilles orangées.
«C’est fini » dit la voix grave qui sortit de la bouche de la jeune fille.
Hayden laissa échapper un cri d’horreur lorsque ses doigts s’enfoncèrent dans la joue de son amie qui s’était changée en une matière visqueuse, semblable à de la cire de bougie.
« Mon dieu Kaleigh, ton visage.»
Celle-ci se mit alors à pleurer à chaude larme, les traits déformés par la douleur, les lunettes lui glissant lentement de son nez qui dégoulinait. Les cris d’Hayden se transformèrent en gémissement puis en sanglots violents. Son amie, l’être le plus chère, était en train de fondre sous ses yeux, comme neige au soleil, et malgré les efforts qu’il tentait de déployer pour lui venir en aide, ses pieds refusaient de se détacher du sol, l’obligeant à faire face à cette vision cauchemardesque.
« Kaleigh, je suis désolé ! Pardonne-moi ! » Articulait-il avec difficulté, les yeux clos. « Je voudrais tellement t’aider ! Dis moi ce que je dois faire ! »
« Réveilles toi ». Le clapotis de la pluie sur l’eau du lac, les bruissements des feuilles dans les arbres cessèrent brusquement. Un silence d’outre tombe s’installa dans ce paysage hors du temps. Lentement, Hayden battit des paupières. Kaleigh avait disparut.
« Réveilles-toi ». Lui murmura t-on.





- Réveilles-toi et dégage.
Hayden Goodwin ouvrit un oeil, puis l’autre et se racla le fond de la gorge, écœuré par le goût de chaussette sale qui émanait de son oesophage. Il ne se souvenait pas avoir mangé de chaussette la veille au soir, juste peut-être quelque chose y ressemblant et qui flottait dans le fond du cocktail que ce barman de pacotille lui avait servit à la fête d’Albert.
- Bon, je vais pas attendre cent sept ans, tu te bouges et tu disparais !
Cette voix ... il la connaissait. Mais la dernière fois qu’il l’avait entendu, c’était quelques milliers d’années plut tôt, quand il avait ingurgité la moitié d’une bouteille de vodka suivi d’un pack entier de bière bon marché, planqués dans une bouche d’aération.
Se redressant à moitié, il tendit une main vers la table de chevet collée au futon, à la recherche d’un réveil, mais abandonna vite la partie. S’il faisait un geste de plus, sa tête allait exploser comme une pastèque.
- J’ai fait un drôle de rêve.
- Je m’en contrefout, dégage. Mélinda lui jeta une pile de vêtement sur la tête. « Kaleigh a appelé il y a dix minutes. Tu avais rendez vous avec elle à dix heure. Elle est furax ».
Hayden se retourna avec précaution, les yeux plissés pour se protéger des rayons du soleil qui traversaient la chambre. « Quelle heure il est ? »
- Onze heures passées. Je m’en vais dans cinq minutes, tu as intérêt à te bouger illico presto.
Elle était habillée et coiffée, et tenait son téléphone portable dans la main, s’agrippant à ce dernier comme à une bouée de sauvetage. L’appel qu’elle venait de recevoir de sa meilleure amie l’avait mis dans tous ces états.
- On avait trop bu ! Je n’ai jamais vécu ce genre de situation ! J’aurai du le prévoir ! Marmonnait-elle entre ses dents, comme pour-elle même.
- Laisse moi juste le temps de me réveiller. J’ai un de ces mal de tête.
- Il en est hors de question. Merde, on a déconné à plein tube ! On n’aurait jamais dû faire ce qu’on a fait.
- Je ne suis pas tout à fait d’accord. J’ai particulièrement apprécié le moment où ...
- Tu vas la fermer oui ?! Tu t’entends parler ?! Comment j’ai pu me laisser embobiner par ces yeux !
Elle avait tourné les talons et se dirigeait vers le portemanteau d’où elle récupéra un blouson, différent de celui qu’elle portait la veille.
Cette fille debout au milieu de la pièce, qui tapotait du pied en le foudroyant du regard, n’était pas celle qui l’avait embrassé quelques heures plus tôt. Pendant son sommeil, elle avait sûrement échangé sa place contre sa méchante sœur jumelle acariâtre.
- Ca va ! Calme toi ! Il passa une jambe dans son jean, puis l’autre. « Je me casse si c’est ce que tu veux ! »
- C’est ce que je veux.
Elle se tenait contre la porte, les bras croisés. « Et tu as intérêt à tenir ta langue. ». Elle le regardait enfiler son pull, une légère lueur de regret au fond de ses pupilles.
- Je ne vois pas ce qu’on a fait de mal.
- Et bien c’est que tu es plus bête que je ne l’aurai cru.
- Tu pourrais être plus claire ?
Pour toute réponse, elle ouvrit en grand le battant et lui indiqua le couloir d’un geste vif, l’invitant à sortir de la pièce et de sa vie.
- En courant, tu peux y être dans moins de cinq minutes. Lui dit-elle simplement en s’écartant sur son passage.
- A bientôt alors.
Seul le silence lui répondit.

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